Un monde fascinant…

Les papillons sont parmi les animaux les plus colorés, ce sont des « fleurs volantes » mais la sympathie des hommes ne se manifeste qu’à la forme ailée, le stade de chenille est rarement apprécié par le jardinier ou l’agriculteur en attente de récolte. Ils font partis de l’ordre des Lepidoptera, environ 150 000 espèces décrites actuellement dont environ 5 000 volantes en Europe.

Les papillons sont classés en deux groupes qui reposent sur leur période d’activité et non sur une base réellement scientifique :

  • les papillons de jour ou Rhopalocères
  • les papillons de nuit ou Hétérocères quelques espèces nocturnes butinent aussi dans la journée (exemple ci-dessous avec ce Zygène)

 

Certains critères morphologiques aident un peu à leur classification :

Les Rhopalocères ont des antennes fines, filiformes, à l’extrémité renflées en massue ou en fuseau, leurs ailes au repos sont repliées perpendiculairement au corps, à l’exception de quelques Hespéries. Leurs couleurs sont vives. En position de repos leur trompe est enroulée sous la tête en un ressort spirale. Cette trompe fait défaut chez de nombreux papillons de nuit qui ne se nourrissent donc pas à l’état imaginal (adulte, insecte fini)

Les Hétérocères, aux mœurs nocturnes, revêtent des couleurs plutôt ternes et disposent leurs ailes à plat ou en forme de toit en position de repos. Leurs antennes se terminent rarement en massue (exception des Zygènes très colorés) les antennes sont souvent filiformes, dentées, plumeuses, plus grandes et mieux structurées chez le mâle afin de détecter les phéromones sécrétées par les femelles.

Chez quelques rares espèces d’Hétérocères les femelles sont aptères (sans aile) et ne ressemblent en rien à des papillons.

D’autres ont des formes étranges, telles les Sésies, aux ailes presque entièrement transparentes et qui évoquent bien plus les Hyménoptères comme les guêpes ou les frelons. De nombreux Sphinx rappellent les bourdons.

 

Biologie

Chez les papillons de jour, la rencontre des sexes repose avant tout sur les stimuli visuels mais des signaux olfactifs entre en jeux vers la fin de la parade nuptiale. Les oeufs sont déposés directement sur la plante hôte. Il est intéressant d’observer leurs types de comportement au niveau de la recherche de partenaire. Les espèces territoriales surveillent leur domaine depuis un perchoir au sol ou sur la végétation. Ils poursuivent les papillons qui passent en chassant les mâles et courtisant les femelles. Les espèces non territoriales patrouillent activement au-dessus des habitats favorables à la recherche d’une femelle. Quelques espèces se rassemblent en haut des arbres pour parader, mâles et femelles ensemble.

 

Chez certaines espèces  ils hivernent à l’état d’œuf mais chez la plupart, les œufs éclosent au bout de quelques semaines, libérant des larves nommées « chenilles » qui sont presque toutes phytophages mais préférant souvent les feuilles de la plante, aux tiges et nervures.

La chenille porte trois paires de vraies pattes thoraciques et cinq paires de fausses-pattes abdominales, à l’aspect de moignons charnus.

Après trois ou quatre mues la chenille parvenue à maturité va se transformer en nymphe (« chrysalide » chez les lépidoptères)

De nombreuses larves tissent un cocon soyeux entre les feuilles de leurs plantes-hôtes, d’autres s’enfoncent dans le sol et s’y aménagent une loge tapissée de soie. De nombreuses espèces hivernent à l’état nymphal, peu à l’état imaginal.

Migration

Certaines espèces se déplacent en vol migrateur dense, d’autres se déplacent isolément. Les Vanessa carduii migrent isolément vers le Nord après s’être concentrées en grand nombre sur leur lieu d’éclosion (Afrique du Nord, Espagne, sud de la France). En automne les colons du printemps prennent parfois leur vol en direction du sud. Ceux qui sont restés au nord de leur aire de reproduction meurent au premier froid.

Dans nos régions plus de 25 % des espèces ont déjà disparu et il est facile de faire la corrélation entre les zones de cultures intensives et de forte population. La disparition des milieux humides entraine la disparition de certaines espèces.

Heureusement les Conservatoires Naturelles du Patrimoine veillent à la protection de quelques zones.

Il peut être utile de garder dans un coin de son jardin une zone en friche pour préserver ces joyaux ailés. Les chenilles ont leurs propres prédateurs de régulation : parasites, oiseaux, lézards, musaraignes, les excès de climat.

Pour les plaisirs de nos yeux et nos âmes d’enfant, respectons les.

 

Source :           Guides Nature Hachette, Papillons,

                                   Insecte de France et d’Europe occidentale de Michaël Chinery, Editions Artaud

                                   Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg, Parthénope Collection